Mylène Farmer, de son vrai nom Mylène Gautier,, est une chanteuse française, née le 12 septembre 1961 à Pierrefonds au Québec, Canada.
Depuis le milieu des années 1980, elle est la chanteuse qui vend le plus de disques en France,, et connaît également un succès considérable dans les pays francophones et en Europe de l’Est,,, dépassant les 30 millions de disques vendus,,,.
Recordwoman du nombre de Disques de Diamant, elle est également l'artiste ayant classé le plus de titres à la 1re place du Top 50 (13, aucun autre artiste n'ayant réussi à en classer plus de 5), ainsi que dans le top 10 (45 titres).
Apparaissant rarement dans les médias et refusant de communiquer sur sa vie privée, elle s’est construit avec Laurent Boutonnat un univers musical singulier, notamment à travers ses clips et ses concerts spectaculaires,.
Mylène Farmer est classée première parmi les chanteurs français les mieux payés en 2013, avec 4,7 millions d’euros de revenus.
Son père, Max, ingénieur des ponts et chaussées, a été muté au Canada pour travailler à la construction du barrage de Manicouagan, entraînant avec lui sa mère, sa femme (Marguerite, mère au foyer), et ses enfants (Brigitte et Jean-Loup). Mylène passe ainsi ses 8 premières années au Québec, dont elle garde le souvenir des paysages enneigés.
En 1969, la famille retourne vivre en France et emménage à Ville-d’Avray en banlieue parisienne, où naît alors le dernier enfant, Michel. Adolescente solitaire à l'allure « garçon manqué », la jeune Mylène passe ses vacances dans la Bretagne natale de sa mère (son père est né à Marseille) dont elle aime les paysages tourmentés. À cette époque, elle envisage de devenir monitrice d’équitation, et se rend fréquemment au chevet d’enfants malades hospitalisés (notamment auprès de jeunes patients tétraplégiques de l’Hôpital de Garches) - une activité qu’elle poursuit encore aujourd’hui.
Deux jours seulement après la rentrée en Terminale A4, elle claque la porte du lycée et déménage à Paris.
Mylène Farmer fait ses débuts dans la chanson en 1984, à la suite d'une audition organisée par un jeune auteur-compositeur, Laurent Boutonnat, désireux de trouver une interprète pour sa chanson Maman a tort. Elle choisit son nom de scène en hommage à Frances Farmer, une actrice américaine des années 1930 au destin tragique. Après avoir essuyé de multiples refus de maisons de disques durant une année, la chanteuse signe chez RCA et, avec l’aide de son jeune manager, Bertrand Le Page, la chanson devient petit à petit l'un des succès de l’été 1984 ; donnant alors à Mylène l'occasion d’apparaître dans plusieurs émissions de télévision afin d'y interpréter ce titre, goûtant ainsi aux prémices d’une médiatisation et d’une notoriété qui iront grandissantes.
Après un second 45 tours qui paraît début 1985, On est tous des imbéciles, et qui ne remporte pas le succès escompté, RCA ne renouvelle pas le contrat qui la lie à la chanteuse. Elle signe alors chez Polydor qui publie fin 1985 son troisième single, Plus grandir, dont le succès, bien que plus important que le single précédent, reste cependant limité. Son premier album, Cendres de lune, paraît en 1986, porté par le titre Libertine. C’est à cette occasion que la chanteuse adopte les cheveux roux, une couleur qui va la distinguer des autres chanteuses. Libertine, appuyé par un clip inspiré du film Barry Lyndon dans lequel elle apparaît nue, fait scandale et lui apporte une grande popularité : elle entre alors pour la première fois dans le Top 50, Libertine y restera classé 6 mois.
Début 1987, paraît le single Tristana, qui connaît également un grand succès et sera inclus dans la réédition de son premier album. Mylène Farmer devient désormais une figure incontournable du paysage musical français, et chacun de ses nouveaux clips réussit à créer l'évènement (celui de Tristana sera d'ailleurs nominé aux Victoires de la Musique).
À la fin de cette même année, paraît le titre Sans contrefaçon, qui atteint la deuxième place du Top 50 et annonce l'album Ainsi soit je.... Sorti au printemps 1988, cet album rencontre un succès considérable : no 1 des ventes, il devient le premier disque de diamant remis à une chanteuse et s'écoule à 1 800 000 exemplaires, grâce aux singles Ainsi soit je..., Sans logique, et surtout Pourvu qu’elles soient douces qui se fait remarquer par son clip de près de 18 min et devient son premier single no 1 (il s'en écoule jusqu'à 100 000 exemplaires par semaine). Mylène Farmer se voit alors récompensée d’une Victoire de la musique en tant qu’« Artiste de l’année », et le Livre Guinness des Records lui accorde une page entière afin de souligner ses résultats exceptionnels. C'est également cet album qui permet à la chanteuse de connaître un certain succès hors de France (comme en Allemagne, au Bénélux ou encore en Russie).
En mai 1989, Mylène Farmer entame sa première tournée, Tour 89, durant laquelle elle présente un « show à l’américaine » chorégraphié, concept jusque-là peu utilisé par des artistes français, dans un décor rappelant un cimetière, inspiré du monument de Stonehenge. Après une semaine au Palais des sports et une trentaine de dates en province, elle dévoile un titre inédit, À quoi je sers, et termine sa tournée par 2 soirs à guichets fermés à Bercy ; celle-ci sera immortalisée sur l’album En concert, dont la vidéo - aujourd'hui introuvable - obtiendra le prix de la Meilleure vidéo musicale européenne en 1990).
Début 1991, le single Désenchantée amorce le retour de la chanteuse après un an d'absence, et devient alors son plus grand hit en France (chanson la plus diffusée en 1991, plus de 1 300 000 exemplaires vendus) mais aussi à l'étranger (no 1 en Belgique, no 3 aux Pays-Bas, no 16 en Autriche...). L'album L'autre... connaît également un énorme succès : classé no 1 en France durant 20 semaines, il demeure la meilleure vente d’albums de la chanteuse avec plus de deux millions d’exemplaires écoulés. Les singles suivants, Regrets (en duo avec Jean-Louis Murat), Je t’aime mélancolie et Beyond My Control, atteignent également les cimes du Top 50, et Mylène Farmer obtient le titre de "Meilleure artiste française 1992" aux World Music Awards.
C'est à cette époque qu'un drame se produit au sein des locaux de sa maison de disques, lorsqu'un fan obsédé par la chanteuse tue d’un coup de fusil le réceptionniste de Polydor, car celui-ci refusait de lui donner l'adresse de son idole. Mylène Farmer prend alors beaucoup de distance vis-à-vis de son personnage public, en se faisant de plus en plus discrète dans les médias.
Fin 1992, paraît le titre Que mon cœur lâche (dont le clip est réalisé par Luc Besson), annonçant la compilation de remixes Dance Remixes (concept inédit pour un artiste français) qui se verra récompensée d'un double disque d'or.
En 1994, Laurent Boutonnat réalise son second long-métrage, Giorgino, dans lequel Mylène Farmer partage l’affiche avec Jeff Dahlgren. Le film, souvent jugé comme un « long clip » par la critique (il dure près de 3 h), est un échec commercial, totalisant moins de 70 000 entrées en France pour un budget de 12 millions d'euros. Après en avoir racheté les droits afin d’éviter toute diffusion télévisée et exploitation commerciale, le réalisateur finira par accepter, 13 ans après sa sortie, une édition en DVD.
Après une pause médiatique propice à un exil californien, elle revient en 1995 avec l’album Anamorphosée, enregistré à Los Angeles, aux sonorités plus rock et électriques et une image plus lumineuse et féminine. Le changement de style est risqué, mais des titres comme XXL, L’instant X, California, Comme j’ai mal et Rêver font de cet album un succès qui dépasse le million de ventes. Salué par la critique, Anamorphosée constitue dans la carrière de Mylène Farmer, selon la formule du Monde, une « parenthèse stylistique ». Il est l’album français le plus exporté de l’année 1996.
Cette même année, Mylène Farmer présente sa seconde tournée, le Tour 1996, un show à l’américaine avec chorégraphies, écrans géants et effets pyrotechniques. Le CD résultant de cette tournée, Live à Bercy, demeure depuis sa parution en 1997 l’album Live le plus vendu en France.
Sorti en 1999, l’album Innamoramento marque un retour aux ambiances musicales de ses premiers albums, dans un style plus sobre et romantique. Certifié Disque de Diamant pour avoir dépassé le million de ventes, l’album remporte plusieurs NRJ Music Awards et M6 Awards, et la plupart des singles extraits (L'Âme-Stram-Gram, Je te rends ton amour, Souviens-toi du jour?, Optimistique-moi, Innamoramento) sont également certifiés Disques d’Argent.
La tournée soutenant cet album, le Mylenium Tour, connaît un large succès et les dates se rajoutent jusqu’à être quasiment doublées pour chaque ville, dont 3 dates en Russie dans des salles de 30 000 places. Cette série de concerts, dont la scène est dominée par une statue d'Isis mesurant plus de 9 mètres de haut, consacre la popularité scénique de la chanteuse auprès du public français, mais aussi international (le spectacle est élu « Meilleur concert du siècle » en Russie).
En novembre 2001 sort son premier Best of, Les mots, regroupant l’ensemble des singles de sa carrière et 3 inédits : Les Mots (en duo avec Seal), C’est une belle journée (dont le clip est composé d’illustrations réalisées par Mylène Farmer elle-même), qui seront tous deux Disques d’or, et Pardonne-moi. Meilleure vente de l’année 2001 et 2002, cette compilation est, encore en 2013, le Best of le plus vendu de France, avec plus de 1 600 000 exemplaires vendus dans l’Hexagone.
En 2003, paraît son premier ouvrage, Lisa-Loup et le conteur, un conte philosophique illustré par la chanteuse.
Après avoir reçu la Victoire de la musique de « l’Artiste féminine des 20 dernières années », Mylène Farmer rompt en février 2005 son silence médiatique avec le single Fuck Them All, prélude à la sortie de Avant que l’ombre..., un album plus acoustique que les précédents. Malgré la crise du disque et une promotion réduite, l’album atteint les 800 000 exemplaires, et confirme le succès de la chanteuse à l’étranger, tout particulièrement dans les pays de l’Est et en Russie, où L’Amour n’est rien... fut le plus gros succès de l’année 2006.
Une série de 13 concerts est donnée à Bercy en janvier 2006, réunissant 170 000 spectateurs. L’imposante infrastructure du spectacle étant intransportable (un rideau d'eau, une réplique des portes du baptistère Saint-Jean, un caisson de verre, 2 scènes - dont une centrale en forme de croix de Malte - reliées par une passerelle amovible...), le show n'a pu être présenté en province. La vidéo du spectacle est devenue en quelques mois le DVD de concert le plus vendu de France.
En septembre 2006, Mylène Farmer enregistre Slipping Away/(Crier la vie) en duo avec Moby, qui décroche un nouveau disque d’or et devient son 4e single no 1. Peu après, elle prête sa voix au film d’animation de Luc Besson, Arthur et les Minimoys, dans lequel elle incarne Princesse Sélénia, et assurera également le doublage pour les 2 volets suivants, Arthur et la Vengeance de Maltazard (2009) et Arthur et la Guerre des deux mondes (2010).
Le single Dégénération, annonçant l’album électro Point de Suture, est disponible le 19 juin 2008. En seulement 3 jours, il devient la plus grosse vente de téléchargements hebdomadaires en France. Fin août, lors de sa sortie dans le commerce, Dégénération enregistre également le meilleur score hebdomadaire de l’année et se classe no 1 des ventes, tout comme les 4 singles suivants, Appelle mon numéro, Si j’avais au moins..., C’est dans l’air et Sextonik, permettant ainsi à la chanteuse d’être l’artiste ayant classé le plus de titres à la 1re place du Top 50.
Dès sa parution le 25 août 2008, l’album Point de Suture connaît un large succès en France, où il est certifié Triple Disque de Platine (plus de 700 000 ventes),, mais aussi en Belgique (disque de Platine), en Suisse (disque d’or), ainsi qu’en Russie (double disque de Platine).
Pour la première fois de sa carrière, Mylène Farmer donne 2 concerts au Stade de France les 11 et 12 septembre 2009, devenant ainsi la première chanteuse française à se produire dans un tel lieu. La mise en vente des places pour le 12 septembre provoque une telle affluence qu’elle occasionne un bug sur tous les sites de réservations. Le spectacle affichant complet en moins de 2 h, la date du 11 septembre est ajoutée et affiche à son tour complet en 1 h 15. Entourée de 2 écorchés de 20 mètres et de 700 m2 d'écrans géants, la chanteuse fera construire la plus grande scène couverte jamais réalisée en Europe.
Une tournée est également présentée dans différents Stades et Zéniths de province au printemps 2009, jusqu’en Russie. Un an avant le début de la tournée, c’est un nouveau record en France : plus de 100 000 places sont vendues en une seule journée. Au final, plus de 630 000 spectateurs ont applaudi la chanteuse.
L’album live issu de cette tournée, No5 on Tour, devient rapidement Double Disque de Platine, et le DVD Stade de France est quant à lui certifié DVD de Diamant en une seule semaine.
Le 29 septembre 2010, est diffusé en radio Oui mais... Non, 1er extrait de l’album Bleu noir. Si le texte est toujours signé par la chanteuse, le single est produit et composé par RedOne, célèbre pour ses collaborations avec Lady Gaga. Dès sa sortie, Oui mais... Non se classe directement no 1, tout comme les 2 singles suivants, Bleu noir et Lonely Lisa.
Sorti le 6 décembre 2010, l’album Bleu noir comporte 12 titres écrits et produits par Mylène Farmer, RedOne, Moby et Archive, marquant ainsi un changement important : en effet, c'est la première fois que la chanteuse ne collabore pas avec Laurent Boutonnat sur un de ses albums. Dès sa parution, le disque devient la plus grosse vente de téléchargements jamais enregistrée en France mais également le meilleur démarrage de l'année 2010 en supports physiques. Il est certifié Disque de Diamant en seulement 3 mois.
En juillet 2011, elle clôture le défilé de mode de Jean-Paul Gaultier, dans une robe noire de mariée, inspirée du film Black Swan.
Un nouveau Best of, 2001-2011 (dont l'aquarelle illustrant la pochette est signée Mylène Farmer elle-même), sort le 5 décembre 2011, incluant 2 inédits, dont Du Temps, composé par Laurent Boutonnat. En moins d'un mois, ce nouveau Best of devient la 3e compilation la plus vendue de l'année, et reçoit un double disque de platine.
Le 28 janvier 2012, Jean-Paul Gaultier lui remet un NRJ Music Award de Diamant (un prix spécialement créé pour la chanteuse), afin de récompenser l'ensemble de sa carrière.
Le 3 décembre 2012, paraît Monkey Me, un album pop-rock signé Farmer/Boutonnat qui marque un retour aux sources. Avec près de 150 000 ventes en France en une seule semaine, l'opus connaît le meilleur démarrage de l'année 2012 et la chanteuse bat ses propres records puisque l'album est certifié Disque de Diamant en moins d'un mois . Le 1er single, À l'ombre, se classe lui aussi no 1 des ventes.
Une tournée, Timeless 2013, est programmée pour l'automne 2013, traversant la France (dont 10 dates à Bercy), la Belgique, la Suisse, la Russie et la Biélorussie. Ce retour marque un nouveau record pour Mylène Farmer puisque, avec près de 200 000 billets vendus en une journée, la plupart des salles sont complètes, obligeant ainsi la production à rajouter, à deux reprises, plusieurs dates supplémentaires,. Entourée de danseurs robots, la chanteuse présente un spectacle futuriste toujours impressionnant, dans lequel elle souhaite « humaniser la technologie ».
Après avoir rassemblé plus de 500 000 spectateurs, le concert Timeless 2013 est diffusé dans plus de 200 salles de cinéma le 27 mars 2014 pour une séance unique, qui a réuni plus de 100 000 spectateurs. Cette retranscription aura également lieu au mois d'avril au Canada, en Lettonie et en Russie dans plus de 130 cinémas.
La chanteuse collabore dès ses débuts avec Laurent Boutonnat, qui compose sa musique et réalise ses premiers clips. Les textes qu’écrit Mylène Farmer sont imprégnés de thèmes récurrents comme le sexe, la mort, la religion ou l’amour, et contiennent souvent des références à certains écrivains tels que Charles Baudelaire, Edgar Allan Poe, Luc Dietrich, Francesco Alberoni, Oscar Wilde, Virginia Woolf ou encore Primo Levi, mais également à des peintres, comme Egon Schiele. Sa musique a habituellement une tonalité pop, parfois accentuée de rythmes plus dance/électro, ou rock.
Ses clips sont de véritables courts-métrages (Pourvu qu’elles soient douces dure près de 18 min). Réalisés par Boutonnat, Luc Besson (Que mon cœur lâche), Abel Ferrara (California), ou encore Ching Siu-tung (L’Âme-Stram-Gram), ces vidéos ont largement contribué au succès de la chanteuse. Il arrive cependant que les chaînes de télévision censurent certains clips au contenu jugé trop explicite, comme Beyond my control ou encore Je te rends ton amour. Ce dernier, interdit de diffusion dans son intégralité, sortit par la suite dans les kiosques au profit de la lutte contre le SIDA.
En quelques années, Mylène Farmer s'est forgé un personnage auquel les fans vouent parfois un véritable culte pouvant tourner à l’obsession : en 1991, un fan tue d’un coup de fusil le réceptionniste de Polydor, car celui-ci refusait de lui donner l'adresse de son idole. C’est à cette époque que la chanteuse prend de la distance vis-à-vis de son personnage public, en se faisant de plus en plus discrète dans les médias.
Éloignée du monde du show-business, elle ne se déplace alors plus qu’aux remises de prix attribués par le public, et refuse (à de rares exceptions près) toute soirée mondaine. Par ailleurs, la chanteuse n'accorde que peu d’interviews, estimant que ce qu’elle a « à dire se trouve dans [s]es chansons », et décline systématiquement d'autres reconnaissances pourtant prestigieuses comme la Légion d’honneur, sa statue au musée Grévin, son nom dans le dictionnaire, etc.
En 1994, Mylène Farmer produit et compose les musiques de l’album Shade : Underbelly de Headmess, un projet de Henry Biggs (son professeur d’anglais aux États-Unis) mêlant rythmes hip-hop et symphoniques. L'album ne verra jamais le jour mais elle reprendra la musique d’un des titres, Madeleine, pour sa chanson Et si vieillir m’était conté sur l’album Innamoramento.
En 2000, Mylène Farmer et Laurent Boutonnat décident de produire la chanteuse Alizée, en lui écrivant son premier album, Gourmandises. C’est dans ce disque que se trouve le titre Moi... Lolita, qui permet à la jeune Corse de devenir très populaire dans le monde entier. Après plusieurs succès (L’Alizé, Parler tout bas, Gourmandises, J’en ai marre, J’ai pas vingt ans, A contre-courant), ses mentors travaillent sur la conception de son premier spectacle en 2003, juste après la sortie de son second album Mes Courants Électriques... En deux albums, Alizée a vendu plus de 6 millions de disques. Elle poursuit désormais sa carrière sans ses anciens producteurs.
En 2001, elle produit le single I’m not a boy de Christia Mantzke, une chanteuse australienne découverte par Jeff Dahlgren, puis, en 2003, un groupe électro, Good Sex Valdes, qui édite trois singles : I want your wife, You (pour lequel elle fait les chœurs) et Flesh for fantasy.
En 2008, elle signe les paroles du générique du dessin animé Drôle de Creepie, interprété par sa propre nièce, Lisa. Le titre atteindra la 6e place du Top Singles.
En 1992, Mylène Farmer participe à l'album Urgence : 27 artistes pour la recherche contre le sida avec la chanson Dernier Sourire, qu'elle réenregistre pour l'occasion. Ce titre apparaissait dans sa version originale en face B du single Sans logique en 1989.
En 2000, Maverick (la maison de production de Madonna) lui demande de participer à la B.O des Razmoket à Paris (sur laquelle figurent, entre autres, Cyndi Lauper et Sinéad O'Connor) : elle écrira alors pour l'occasion le titre L'histoire d'une fée, c'est....
En janvier 2007, elle interprète Devant Soi, chanson du générique de fin du film Jacquou le Croquant, réalisé par Laurent Boutonnat.
Mylène Farmer a également enregistré deux autres duos, parus en novembre 2010 : le 1er avec Ben Harper, Never tear us apart, sur un album en hommage au groupe INXS (album sur lequel elle est la seule artiste française) ; le 2e avec Line Renaud, C’est pas l’heure, signé Farmer/Boutonnat, inclus dans Rue Washington, l’album de cette dernière.
Dès ses débuts en 1984, les chansons et les clips de Mylène Farmer créent souvent la polémique. Ses premiers titres, qui se distinguent par leur ambiance musicale et des textes novateurs, sont généralement perçus positivement par la presse.
Mylène Farmer évoque dans ses chansons l’amour, la mort, le temps qui passe, souvent empreint de mélancolie. « Une part de moi habite la mélancolie, et une autre aime aussi le rire et la gaieté. Malheureusement, le monde prête plutôt à l’état mélancolique, où le bonheur émerge parfois. » Ses textes, souvent basés sur le symbolisme, font débat : si certains y voient un véritable talent d’écriture, d’autres les considèrent pseudo-intellectualistes.
Depuis quelques années, l’image de Mylène Farmer dans la presse a progressivement évolué. La durée de sa carrière et son succès ininterrompu semblent lui avoir conféré une certaine crédibilité, et son œuvre est jugée moins sévèrement ou simplement ignorée. Sa discrétion est respectée, et même saluée. Certains journaux autrefois critiques sont parfois devenus laudateurs, comme Le Monde : ses derniers spectacles (Tour 2009 et Avant que l’ombre... à Bercy) ont été très appréciés, alors que les précédents étaient parfois sévèrement critiqués. Toutefois, d’autres médias, devant son refus systématique d’interviews, publient des articles très critiques sur la chanteuse à partir de 2005 (Télé Star, Paris Match, France-Soir, Platine...), et certains média la boycottent (Europe 2, M6...).
Le texte de la chanson Je t’aime mélancolie aborde ce thème et semble apporter une réponse indirecte de Mylène Farmer aux critiques : « J’ai comme une envie / De voir ma vie en l’air / Chaque fois que l’on me dit / C’est de la mauvaise herbe / Et moi je dis : / Qu’une sauvage née / Vaut bien d’être estimée / Après tout elle fait souvent la nique / Aux « trop bien » cultivées, et toc ! [...] En somme c’est ça : / Pour plaire aux jaloux / Il faut être ignorée. »
Ne souhaitant pas se mêler au monde du show-business, Mylène Farmer refuse systématiquement de se déplacer aux remises de prix accordés par la profession, depuis sa Victoire de la musique reçue en 1988 : face à l'hypocrisie ambiante en coulisses, elle annule sa prestation au dernier moment et déclarera peu après : « J'ai passé des heures en coulisses pour les répétitions de cette soirée. Tout le gratin du show-business était là et ces gens m'ont écœurée. Ils se détestent tous. J'étais triste d'avoir été récompensée et reconnue par ces gens-là. Ce sont les Victoires de l'hypocrisie ! »
Récompensée en 2005 du prix de "l'Artiste féminine des 20 dernières années", la chanteuse, absente, se contentera d'un communiqué laconique adressé à la profession, dans lequel elle leur rappelle que son dernier single s'intitule Fuck Them All. Dès lors, fait unique, elle demandera elle-même à ne plus être nommée.
Pour autant, beaucoup d'artistes avouent être des admirateurs. Selon Charles Aznavour, « cette femme a tous les dons ». Michel Polnareff déclare « l'aimer beaucoup, sur le plan professionnel et personnel (elle fait des spectacles remarquables, de la vraie production à niveau international) », tout comme Michel Sardou (« Elle me plaît et m'attendrit. Je sais combien elle s'investit dans ses spectacles, et chapeau pour son respect du public. Elle ne joue pas à l'économie ») et Johnny Hallyday, qui salue son travail et le fait que « elle ne touche pas d'argent lorsqu'elle part en tournée, tellement ses spectacles lui coûtent chers ». Line Renaud souligne « quelqu'un de rare, dans tous les sens du terme », Julien Clerc qualifie son travail de « toujours intéressant, avec un art savant de la mise en scène et une vraie direction artistique, des textes intéressants et de belles musiques », tandis que Juliette Gréco affirme : « elle est sans cesse en recherche. Elle a une place particulière, totalement originale par son silence, la perfection de son travail. On a l'impression d'être face à une enfant à la fois féroce et surdouée ». Selon Lara Fabian, « elle a réussi ce que peu d'artistes ont réussi au fil des années : rester elle-même et innover à chaque fois ». Pour Jean-Louis Murat, « Mylène et Laurent sont les deux personnes les plus estimables que j'ai rencontrées. Je les adore et les respecte infiniment. Ce sont les plus intelligents. D'une intelligence à la Warhol ».
La jeune génération la cite souvent en référence, comme Nolwenn Leroy (« Elle a tout compris, et a su garder une cohérence au fil des ans. Cultiver le paradoxe d’être une immense star tout en restant simple, sensible, à fleur de peau »), Julien Doré (« un show hyper-rodé, un son qui déchire sa mère, une énorme machine en mouvement - ce qu'on voit d'habitude avec des artistes étrangers, pas avec des français »), le rappeur Disiz La Peste (« J'admire la manière dont elle a créé son image et bâti sa carrière. C'est plutôt bien fait, là où je trouve que Lady Gaga est très fake. Ce n'est pas raffiné du tout, alors que Mylène Farmer a fait dans le raffinement. Elle a toujours été à part, dans son coin ») ou encore Shy'm (« Comme Madonna, elle a réussi à durer, à traverser les époques. Elles ont fait des choses marquantes, ont osé, sans rester dans le moule »).
Si elle reste peu connue à l'étranger, plusieurs personnalités reconnaissent suivre sa carrière, à l'instar de Madonna (qui a même tenu à aller voir Giorgino à sa sortie), Elton John (« La première fois que je l’ai entendue, j’étais bouleversé. Je lui porte une grande admiration. J’aime sa voix, ses maux, sa façon de bouger. She’s so French ! »), le groupe Muse (« Nous avons été la voir en concert et en sommes ressortis totalement sous le choc tellement le spectacle était beau. Cette femme a un charisme énorme et l'ambition de proposer des choses énormes. C'est vraiment une artiste que nous aimons beaucoup »), l'écrivain Salman Rushdie (« Ses textes, entre mélancolie et sensualité, souffrance et abandon, m'émeuvent. Sa voix, moitié de ce monde, moitié d'ailleurs est étonnante ; c'est la voix d'un ange déchu »), Enrique Iglesias (« J'aime beaucoup sa voix et la façon dont elle conçoit ses spectacles. Elle est incroyable et tellement créative »), George Clooney, Luz Casal, Kylie Minogue ou encore Seal (« Elle est l'essence pure de l'Artiste »).
La « stratégie du silence » de Mylène Farmer a été longuement évoquée par les médias. L’artiste n’accorde effectivement que très peu d'interviews et apparaît rarement à la télévision, expliquant cette faible présence médiatique par sa « nature profonde » : se sentant « plus à l'aise sur scène qu'à la télévision », elle reconnaît être de nature très discrète et détester parler d'elle-même.
Depuis ses débuts, elle développe sa créativité au-delà de la production musicale et de son métier de chanteuse, s’exprimant à travers des domaines comme le cinéma (clips scénarisés, filmés en 35 mm), la scénographie, l’écriture (avec un conte dont elle est l’auteur), la peinture et le dessin, et de manière plus classique pour les chanteurs de la musique pop : la chorégraphie, l’habillement, le design...
L’écrivain Amélie Nothomb confie : « Pour avoir côtoyé Mylène, je pense qu’elle cultive l’inaccessibilité qui la caractérise. Mais je crois aussi qu’une part lui échappe. J’ai pu m’apercevoir que, lorsqu’elle est cordiale, et elle peut assurément l’être, on sent quand même, quelque part, une muraille de glace. Il semblerait qu’elle n’y puisse rien. Attention, loin de moi l’idée de présenter Mylène Farmer comme une victime. Mais cette muraille de glace, sans doute, la rend prisonnière de quelque chose. »
En 2001, elle confie quant à sa discrétion médiatique : « Je n’ai pas fait ce métier pour être connue mais pour être reconnue ».
Discrète dans les médias, Mylène Farmer l’est également sur scène : en 29 ans de carrière, elle n’a effectué que six séries de concerts, dont l'avant-dernière l’a menée sur la scène du Stade de France, en 2009.
Dignes des grands shows américains et n'utilisant jamais de playback, ses spectacles sont devenus de véritables références dans le paysage musical français,. Assistée de Laurent Boutonnat (sauf pour le Mylenium Tour), Mylène Farmer réserve une place prépondérante aux symboles et à sa relation avec son public.
Mylène Farmer a conçu 2 livres : un conte philosophique, Lisa-Loup et le conteur, dont elle a écrit et illustré les pages en 2003, ainsi qu’un album de photos, Avant que l’ombre... À Bercy, pour lequel elle a sélectionné les meilleurs clichés issus de la série de concerts du même nom qu’elle donna en 2006.
Les biographies à son sujet ont été assez restreintes jusqu’au début des années 2000, à cause du procès (et du retrait des librairies) consécutif à la sortie du 1er ouvrage consacré à la chanteuse en 1989. Deux ans plus tard, afin de contrer ce livre, est parue la seule biographie autorisée, Ainsi soit-elle. Début 2000, quelques albums-photos (légendés ou avec très peu de texte) paraissent, suivis quelques mois plus tard par une petite biographie sous forme d’abécédaire. Mylène Farmer ne réagissant pas, de nombreux auteurs se lancent dans la rédaction de biographies entières. Dès lors, les ouvrages consacrés à la chanteuse pullulent (jusqu’à 6 sorties de livres en 2007).
Mylène Farmer s’implique fortement dans la gestion de ses affaires, faisant de son nom de scène une véritable marque. Elle détient la quasi-totalité des droits sur ses chansons à travers ses propres sociétés, et est également productrice.
Mylène Farmer a déclaré plusieurs fois refuser de créer un site internet ou un fan-club officiel à sa gloire. Cependant, plusieurs dizaines de fan-clubs non-officiels ont été créés, certains étant suffisamment importants pour pouvoir publier régulièrement des magazines entièrement dédiés à la chanteuse et les diffuser chez les marchands de journaux.
En 2008, Mylène Farmer dépose la marque Lonely Lisa, et ouvre un site internet du même nom, qui se présente comme « le site communautaire de l’ennui ». Reprenant l’univers graphique des illustrations de Lisa-Loup et le conteur, le site propose aux membres de s’échanger leurs créations artistiques : poésies, dessins, photos, etc.